samedi 4 août 2012

Harlem

Harlem (1987)

 
 Sois sage, ô ma terreur, et tiens toi plus tranquille.
Je crains que ma blancheur détonne dans la ville

Chanter dans l'noir,
 Pour ne pas avoir peur
Cruel dilemme
Pour un homme de couleur
Dans tes rues Harlem,
J'entends des sirènes de police
Je préfère tes sirènes,
Celles qui ont la peau lisse
Harlem, Harlem, j'ai peur !

J'ai peur, Harlem,
Au milieu de ta nuit
Je sens l'haleine
D'un couteau qui me suit
Quand je me retourne,
Des millions d'étoiles devant moi
Ruissellent sur les toits
De neige et de suie
Harlem, chéri

Toi, la crèche
Où le petit crépu est né
Toi, la dèche,
Mille fois surmontée
Par un swing de velours
Dans un tempo d'acier
Harlem pacifié,
Macrocifié

Tiens, v'la Mingus,
J' croyais qu'il était mort
L'olibrius a toujours du ressort
Devant moi il passe
A moitié râteau de la rascasse
A moitié prote avion
Hérissé de rayons
Cactus
Mingus

Un vent glacial
Fait du base-ball avec le journal
Un génie grève
Mais voici le plus beau
Le tambour sous terre
Fait craquer son tombeau
J'ai froid, j'ai chaud
Harlem !

Chanter dans l' noir
Pour ne pas avoir peur
Unique espoir
Pour un homme de couleur
Soudain le miracle
Alors que je n'ai bu que le l'eau
J'aperçois Apollon qui sort de l'Appolo
Harlem, de neige et de suie
Harlem, j' te suis !



En 1987, Claude Nougaro est dans le creux de la vague. Son contrat avec sa maison de disques n'a pas été renouvelé. Il se rend à New York où il enregistre, avec un nouveau label, cinq des huit titres de son album "Nougayork", qui va marquer son grand retour. Les trois autres titres, dont Harlem, seront enregistrés à Genève. Claude Nougaro, inconditionnel de jazz, adapte en français "Fables of Faubus" de Charles Mingus, bassiste de génie, métis "rejeté par les Blancs car jugé trop noir, et aussi par les Noirs, car jugé trop blanc", comme il l'écrit dans son autobiographie. 


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